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Monde

Grippe porcine : selon l'OMS, le risque de pandémie est imminent

Rédigé par Leïla Belghiti | Jeudi 30 Avril 2009 à 11:20

           


Grippe porcine : selon l'OMS, le risque de pandémie est imminent
L'OMS (Organisation mondiale de la santé) annonce à ce jour un risque de pandémie « imminent » et a déclenché mercredi soir le passage à la phase 5, avant-dernier niveau de l'échelle d'alerte, avec une série de recommandations pour les pays touchés.

Au Mexique, d'où l'épidémie est partie, on annonce 159 décès « suspects », dont 7 à 20 « confirmés » par les analyses. Aux États-Unis, un enfant de deux ans décède mercredi après un séjour au Mexique. Selon l'OMS, 148 cas confirmés sont hospitalisés dans le monde à l'heure actuelle, un chiffre qui pourrait s'alourdir. En France, 2 nouveaux cas sont fortement suspectés. Les autorités sanitaires s'inquiètent de ce virus inédit, six ans après l'apparition du H5N1, qui avait fait plus de 800 victimes.

Course contre la montre

"Tous les pays doivent immédiatement activer leur plan de préparation à la pandémie", a prévenu la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. Réduire les voyages, éviter les rassemblements, fermer les écoles, réduire le temps de travail etc., l'OMS se veut prévenante en ce temps de crise. Libre aux pays de les pratiquer ou non.

La crainte d'une contagion générale a déjà mené plusieurs pays à mettre sur pied des mesures de prévention maximales. Des scanners thermiques ont été installés à l'aéroport de Bangkok afin de détecter d'éventuelles personnes atteintes du virus. Selon l'AFP, un équipage d'Air France et plusieurs hôtesses et stewards ont fait valoir leur droit de retrait depuis samedi pour ne pas embarquer à bord de vols à destination du Mexique. La plupart des autorités internationales déconseillent temporairement cette destination. La Thaïlande et la Chine ont suspendu leur importation de porc en provenance du Mexique et des États-Unis. L' Egypte a décidé d'abattre ses élevages de porc, encore traumatisée par le passage du virus H5N1 sur son territoire, en 2008. Le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé lundi avoir fourni 100 000 boîtes de son médicament antigrippal Relenza aux autorités mexicaines, à leur demande, et qu'il cherchait d'urgence des moyens d'en augmenter la production.

« Grippe porcine » ou « grippe mexicaine » ?

Si la première expression est plus simple à utiliser, la seconde est la plus juste, selon l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) : « Le virus (transmissible d'homme à homme par voie respiratoire, ndlr) n'a pas, à ce jour, été isolé sur des animaux. Il n'est donc pas justifié d'appeler cette maladie grippe porcine. » Mardi, la Commission européenne a également condamné cette expression, au vu des conséquences économiques néfastes pour l'industrie du porc. Lancée par l'OMS au début de l'épidémie, l'expression « grippe porcine » fait malgré tout toujours la une des journaux.

A noter que l'origine de ce nouveau virus, appelé H1N1 du fait de sa combinaison avec d'autres virus de souches porcines, aviaires ou humaines, n'a pas encore été décelée.

Économie fragilisée

L'impact économique du virus H1N1 s'en fera certainement ressentir dans les prochains mois. « Comme si la crise financière ne suffisait pas » grommelle-t-on çà et là. Le tourisme et l'industrie du porc n'y échapperont pas. Pour le moment, les seuls à qui le virus sourit pourraient bien être les industries de fabrication de masques de protection.




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