La salat est la prière rituelle en islam. A côté de la prière de doléances, la du'a, de la prière méditative, le dhikr, la salat est marquée par son rituel codé et rigoureux. Puisqu'il s'agit de s'adresser à Dieu, on peut s'interroger sur le besoin de ce cérémonialisme excessif.
Le rituel de la salat est lié à la nature du moment particulier que commémore la salat. Un moment solennel de rencontre, en hauts lieux, pour la signature officielle d'un contrat important. Un pacte exceptionnel si important qu'il faut le renouveler chaque jour, plusieurs fois par jour.
Dans la tradition tribale arabe du VIIe siècle, la signature du pacte est d'un usage commun. Vint ans avant la révélation, le Prophète participe au Hilf al-Fudul, le Pacte des vertueux. Même quand il est Prophète à Médine, il tient à ce pacte qu'il déclare dans sa jeunesse.
Tout contrat est un accord entre des partis portant sur des termes que chaque signataire s'engage à respecter. Dans le cas de la salat, les deux parties ont des forces très inégales. Dieu est le parti qui rédige le contrat. La question est : quels sont les termes du contrat de la Salat ? C'est là qu'intervient la sourate Al-Fatiha. Car cette sourate est la seule obligée dans la salat. La Fatiha est la seule sourate que tout musulman doit connaître sur les 114 sourates du Livre. Et, comme dit le Prophète, « il n'y a pas de Salat sans la Fatiha ».
Lire aussi : Par-delà Al-Fatiha : Tout commence par bismillah, au nom de Dieu
Le rituel de la salat est lié à la nature du moment particulier que commémore la salat. Un moment solennel de rencontre, en hauts lieux, pour la signature officielle d'un contrat important. Un pacte exceptionnel si important qu'il faut le renouveler chaque jour, plusieurs fois par jour.
Dans la tradition tribale arabe du VIIe siècle, la signature du pacte est d'un usage commun. Vint ans avant la révélation, le Prophète participe au Hilf al-Fudul, le Pacte des vertueux. Même quand il est Prophète à Médine, il tient à ce pacte qu'il déclare dans sa jeunesse.
Tout contrat est un accord entre des partis portant sur des termes que chaque signataire s'engage à respecter. Dans le cas de la salat, les deux parties ont des forces très inégales. Dieu est le parti qui rédige le contrat. La question est : quels sont les termes du contrat de la Salat ? C'est là qu'intervient la sourate Al-Fatiha. Car cette sourate est la seule obligée dans la salat. La Fatiha est la seule sourate que tout musulman doit connaître sur les 114 sourates du Livre. Et, comme dit le Prophète, « il n'y a pas de Salat sans la Fatiha ».
Lire aussi : Par-delà Al-Fatiha : Tout commence par bismillah, au nom de Dieu
Avec la Fatiha, l'engagement à une confiance exclusive envers Dieu
Dieu étant le Rédacteur du contrat, c'est Lui qui le propose à signature. C'est pourquoi le contrat va commencer par une présentation de son Rédacteur. Les trois premiers versets de la Fatiha tournent autour d'un seul thème : la connaissance de Dieu.
Le verset 1 parle de al-Hamid, l'Unique digne de louanges. Il déclare Son nom : Allah, la Source de vie. Le verset finit sur le Rabb, Seigneur et Maître créateur des mondes, visibles et invisibles.
Le verset 2 présente Dieu dans ses attributs d'Amour et de Miséricorde. Puis au verset 3, Dieu est cité en Souverain et Juge suprême du jour de la Rétribution pour finir sa « présentation » avant d'annoncer le premier terme du contrat à l'Homme.
Au verset 4 : « C'est Toi seul que nous adorons, c'est Toi seul dont nous implorons secours. » Cette phrase est bien dans le Coran. Or Dieu ne peut pas dire : « C'est Toi seul que nous adorons. » Mais puisqu'Il est Le Rédacteur du contrat, Dieu exprime ce qu'Il attend de l'autre parti signataire. Ainsi, le fidèle prend cet engagement à la demande de Dieu. Il s'engage sur deux points cités à ce verset 4 : vouer un culte exclusif à Dieu, et s'en tenir au seul secours de Dieu.
Au verset 5, Dieu annonce la clause ou Dieu s'engage envers l'humain. La formulation est destinée à être par le fidèle sous forme de requête : « Guide nous sur le Chemin-Droit », le Sirat-Mustaqim. Ainsi, dans ce contrat, le Rédacteur s'engage à guider l'autre parti sur le chemin de la droiture, le chemin de la salvation. Les deux derniers versets de la sourate précisent la nature du chemin ; il cite les faux chemins à éviter.
Au final, dans le contrat de la Salat, est un contrat spirituel où le fidèle s'engage à un culte exclusif, à une confiance exclusive, destinés à Dieu. En retour, Dieu s'engage à guider le fidèle sur le Chemin droit, à lui éviter les faux chemins de la perdition et de l'égarement. Au moins dix-sept fois par jour, ce contrat est renouvelé. Pour en saisir le détail, le sens précis et la nature de deux locutions sont importants : le « secours de Dieu » et le « chemin droit ».
*****
Amara Bamba, président du collectif Muhammad Hamidullah, est enseignant, diplômé en anthropologie (EHESS-Paris). Il est l'auteur de Muhammad Hamidullah, un intellectuel musulman de France, à paraître.
Du même auteur :
Le contrat de la salat en islam
De la foi dans l'enseignement du Prophète
La raison première de la pratique du jeûne du Ramadan expliquée
Al-Fatiha, dans les secrets de la sourate la plus populaire du Coran
Le verset 1 parle de al-Hamid, l'Unique digne de louanges. Il déclare Son nom : Allah, la Source de vie. Le verset finit sur le Rabb, Seigneur et Maître créateur des mondes, visibles et invisibles.
Le verset 2 présente Dieu dans ses attributs d'Amour et de Miséricorde. Puis au verset 3, Dieu est cité en Souverain et Juge suprême du jour de la Rétribution pour finir sa « présentation » avant d'annoncer le premier terme du contrat à l'Homme.
Au verset 4 : « C'est Toi seul que nous adorons, c'est Toi seul dont nous implorons secours. » Cette phrase est bien dans le Coran. Or Dieu ne peut pas dire : « C'est Toi seul que nous adorons. » Mais puisqu'Il est Le Rédacteur du contrat, Dieu exprime ce qu'Il attend de l'autre parti signataire. Ainsi, le fidèle prend cet engagement à la demande de Dieu. Il s'engage sur deux points cités à ce verset 4 : vouer un culte exclusif à Dieu, et s'en tenir au seul secours de Dieu.
Au verset 5, Dieu annonce la clause ou Dieu s'engage envers l'humain. La formulation est destinée à être par le fidèle sous forme de requête : « Guide nous sur le Chemin-Droit », le Sirat-Mustaqim. Ainsi, dans ce contrat, le Rédacteur s'engage à guider l'autre parti sur le chemin de la droiture, le chemin de la salvation. Les deux derniers versets de la sourate précisent la nature du chemin ; il cite les faux chemins à éviter.
Au final, dans le contrat de la Salat, est un contrat spirituel où le fidèle s'engage à un culte exclusif, à une confiance exclusive, destinés à Dieu. En retour, Dieu s'engage à guider le fidèle sur le Chemin droit, à lui éviter les faux chemins de la perdition et de l'égarement. Au moins dix-sept fois par jour, ce contrat est renouvelé. Pour en saisir le détail, le sens précis et la nature de deux locutions sont importants : le « secours de Dieu » et le « chemin droit ».
*****
Amara Bamba, président du collectif Muhammad Hamidullah, est enseignant, diplômé en anthropologie (EHESS-Paris). Il est l'auteur de Muhammad Hamidullah, un intellectuel musulman de France, à paraître.
Du même auteur :
Le contrat de la salat en islam
De la foi dans l'enseignement du Prophète
La raison première de la pratique du jeûne du Ramadan expliquée
Al-Fatiha, dans les secrets de la sourate la plus populaire du Coran