Né en 1873 ou 1874 à Mostaganem, dans l’Algérie coloniale, Ahmad Benalioua – nommé par la suite cheikh al-‘Alâwî (m. 1934) – est un autodidacte au génie spirituel précoce. Son charisme frappe aussi bien les musulmans que les non musulmans. Un témoignage parmi d’autres : « Cheikh Benalioua était d'apparence chétive. Mais il émanait de lui un rayonnement extraordinaire, un irrésistible magnétisme personnel. Son regard agile, lucide, d'une singulière attirance, décelait l'habileté du manieur d’âmes. »
Comme c’est le cas généralement chez les fondateurs de confréries soufies, l'investiture du cheikh trouve son fondement dans l'autorisation (idhn) divine, puis en celle du Prophète. Cette autorisation est primordiale, car elle détermine le succès ou l'échec de la mission des cheikhs en ce monde. Al-‘Alâwî assume rapidement la fonction de maître-éducateur, et fonde la voie (tarîqa) ‘Alâwiyya vers 1914. Celle-ci, issue de la tradition Shâdhiliyya-Darqâwiyya, connait alors une expansion fulgurante.
Une des raisons de la création de la ‘Alâwiyya consiste dans l’accent particulier que le cheikh donne à la pratique intensive de l’invocation (dhikr) du Nom Allah, lequel synthétise tous les autres noms divins. Cette pratique s’effectue dans le cadre de retraites spirituelles (khalwa), solitaires ou collectives.
Le cheikh Al-‘Alâwî était très ancré dans l’Unicité divine (Tawhid). Il s’en ouvre dans plusieurs Sagesses, dont celle-ci : « L’expérience de l’Unicité (Tawhid) est tel le feu : elle n’investit pas une chose sans la brûler afin d'en chasser les impuretés ! »
Pour autant, « l’être humain accompli » qu’il était (al-insân al-kâmil) a su harmoniser en lui les tensions de son époque, ne ménageant pas ses efforts contre l’action délétère de la France en Algérie, et nourrissant le débat avec les milieux musulmans hostiles au soufisme ; il a même employé à cet effet l’outil du journalisme.
Il a indubitablement apporté un souffle nouveau au soufisme, comme en témoigne l'importance de son œuvre écrite. De nos jours encore, l’influx initiatique du cheikh rayonne dans le monde, à travers les nombreuses ramifications de la voie-mère.
*Une conférence en ligne autour du cheikh Al-Alawi est organisée par Conscience soufie dimanche 17 octobre à 18h30, précédée d'une veillée spirituelle la veille avec l'association Conscience soufie. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Mise à jour : Un livre autour de cette figure spirituelle est paru en novembre aux éditions Al-Bouraq, Cheikh Ahmad Al-‘Alâwî, vivificateur de la Voie soufie, signé d'Eric Geoffroy. Une présentation ici.
Lire aussi :
Nourrir puis sevrer : la fonction de cheikh, du Prophète à nos jours
Voir aussi la vidéo de La Casa del Hikma : Le soufisme, une secte hors de l'islam ?
Comme c’est le cas généralement chez les fondateurs de confréries soufies, l'investiture du cheikh trouve son fondement dans l'autorisation (idhn) divine, puis en celle du Prophète. Cette autorisation est primordiale, car elle détermine le succès ou l'échec de la mission des cheikhs en ce monde. Al-‘Alâwî assume rapidement la fonction de maître-éducateur, et fonde la voie (tarîqa) ‘Alâwiyya vers 1914. Celle-ci, issue de la tradition Shâdhiliyya-Darqâwiyya, connait alors une expansion fulgurante.
Une des raisons de la création de la ‘Alâwiyya consiste dans l’accent particulier que le cheikh donne à la pratique intensive de l’invocation (dhikr) du Nom Allah, lequel synthétise tous les autres noms divins. Cette pratique s’effectue dans le cadre de retraites spirituelles (khalwa), solitaires ou collectives.
Le cheikh Al-‘Alâwî était très ancré dans l’Unicité divine (Tawhid). Il s’en ouvre dans plusieurs Sagesses, dont celle-ci : « L’expérience de l’Unicité (Tawhid) est tel le feu : elle n’investit pas une chose sans la brûler afin d'en chasser les impuretés ! »
Pour autant, « l’être humain accompli » qu’il était (al-insân al-kâmil) a su harmoniser en lui les tensions de son époque, ne ménageant pas ses efforts contre l’action délétère de la France en Algérie, et nourrissant le débat avec les milieux musulmans hostiles au soufisme ; il a même employé à cet effet l’outil du journalisme.
Il a indubitablement apporté un souffle nouveau au soufisme, comme en témoigne l'importance de son œuvre écrite. De nos jours encore, l’influx initiatique du cheikh rayonne dans le monde, à travers les nombreuses ramifications de la voie-mère.
*Une conférence en ligne autour du cheikh Al-Alawi est organisée par Conscience soufie dimanche 17 octobre à 18h30, précédée d'une veillée spirituelle la veille avec l'association Conscience soufie. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Mise à jour : Un livre autour de cette figure spirituelle est paru en novembre aux éditions Al-Bouraq, Cheikh Ahmad Al-‘Alâwî, vivificateur de la Voie soufie, signé d'Eric Geoffroy. Une présentation ici.
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