« Rien ne sera plus comme avant », « le monde sera un autre » : voilà ce qu’on a pu lire ces dernières semaines dans les chroniques concernant les conséquences du Covid-19. Personnellement, je n’y crois pas. Certes, nous passons une période économique très, très difficile mais la reprise s’annonce d’ores et déjà. Nous utiliserons la visioconférence de façon plus habituelle et nous verrons plus souvent des masques dans nos rues. Certaines industries mettront deux, trois, voire même cinq ans pour se redresser au niveau d’avant la crise. Et alors ? Ce n’est pas comme ça que j’aurais imaginé un nouveau monde.
On a plutôt l’impression que la situation est sous contrôle. Ces prochains mois, nous aurons probablement un vaccin et le virus sera vaincu et c’est justement là où je vois le plus grand risque. Nous aurons vaincu le Covid-19, nous envoyons des astronautes sur la Lune, et nous communiquons à l’instantané avec l’autre bout du monde.
L’Homme moderne, déclencheur de l’anthropocène, se pense invincible. Et face à la nature, il est invincible dans une très large mesure. Mais paradoxalement, cette invincibilité sera sa perdition, au moment où cette nature n’existera plus.
Lire aussi : Coronavirus : Quand la nature se rappelle à notre bon souvenir
Comment recentrer l’Homme au centre de la nature et non pas au-dessus ? Comment repenser l’Homme pour qu’il comprenne que vaincre la nature, c’est finalement vaincre soi-même ?
Dans les références islamiques, nous avons plein de ressources pour ce faire. Mais autant le Coran et les hadiths en parlent beaucoup, autant les savants musulmans classiques parlent peu d’écologie en islam en des termes contemporains. Cette perspective écologique est tout à fait nouvelle et va de pair avec la dégradation dévastatrice de l’environnement ces dernières décennies.
Lire aussi : Pas de conscience religieuse sans conscience écologique !
On a plutôt l’impression que la situation est sous contrôle. Ces prochains mois, nous aurons probablement un vaccin et le virus sera vaincu et c’est justement là où je vois le plus grand risque. Nous aurons vaincu le Covid-19, nous envoyons des astronautes sur la Lune, et nous communiquons à l’instantané avec l’autre bout du monde.
L’Homme moderne, déclencheur de l’anthropocène, se pense invincible. Et face à la nature, il est invincible dans une très large mesure. Mais paradoxalement, cette invincibilité sera sa perdition, au moment où cette nature n’existera plus.
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Dans les références islamiques, nous avons plein de ressources pour ce faire. Mais autant le Coran et les hadiths en parlent beaucoup, autant les savants musulmans classiques parlent peu d’écologie en islam en des termes contemporains. Cette perspective écologique est tout à fait nouvelle et va de pair avec la dégradation dévastatrice de l’environnement ces dernières décennies.
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Six principes éthiques en faveur de l'écologie en islam
Le premier représentant de cette pensée est Seyyed Hossein Nasr, un philosophe d’origine iranienne qui enseigne les sciences islamiques à l’Université George-Washington. Ses livres Man and Nature. The Spiritual Crisis in Modern Man (1967) et Religion and the Order of Nature (1996) seraient une réponse directe (1) aux thèses de Lynn Townsend White Jr. Ce dernier avait identifié la conception du monde (ou Weltanschauung) judéo-chrétienne – selon laquelle l’Homme, créé à l’image de Dieu, serait appelé à dominer la nature – comme cause fondamentale de la crise écologique. (2) Pour Seyyed Hossein Nasr, la nature est sacrée et ça serait plutôt les sciences modernes qui positionneraient l’Homme au-dessus de son environnement naturel.
Ce sont ensuite des auteurs comme Ibrahim Abdul-Matin, auteur de Green Deen : What islam teaches about protecting the planet (2010), qui ont fait le lien entre cette nouvelle éthique islamique de l’environnement et l’engagement militant en reprenant la tradition prophétique selon laquelle toute la terre serait une mosquée et donc à protéger.
Il fait également référence à Faraz Khan, auteur de Lectures on Islam and Environnement (2010), qui avance les six principes éthiques suivants en faveur de l’écologie islamique : l’Unicité de Dieu et de sa Création (tawhid), les signes de Dieu dans la nature (ayat), l’Homme comme administrateur de la terre (khalifa), la confiance de Dieu placé en l’Homme (amana), la poursuite de la justice en toute chose (‘adl) et l’équilibre de toute la création (mizan).
Dans Signs on the Earth: Islam, Modernity and the Climate Crisis (2019), Fazlun Khalid approfondit ces réflexions à son tour, considérant notamment les quatre éléments suivant de la science coranique de la création (‘ilm al-khalq) :
• Tawhid : l’unicité de Dieu et de toute sa Création, l’Homme en faisant intrinsèquement partie. Tout ce qui existe dans les cieux et sur terre appartient à Dieu, Dieu englobe tout (Coran, 4:126). Tout est interconnecté, en interdépendance et fait partie d’une unité. Nous nous s’inscrivons dans quelque chose qui est bien plus grand que nous.
• Fitra : la nature originelle de la création, l’état naturel de l’Homme en harmonie avec la nature, l’état pure (Coran 30:30). Il y aurait quelque chose en nous qui nous attire naturellement vers le transcendant. Nous voulons savoir quel est le sens profond et premier de l’existence. La réponse à cette question aurait été oubliée par l’Homme.
• Mizan : l’équilibre harmonieux et parfait de toutes les composantes de la création. « Le soleil et la lune (évoluent) selon un calcul (minutieux). Et l’herbe et les arbres se prosternent. Et quant au ciel, Il l’a élevé bien haut. Et Il a établi l’équilibre. » (Coran 55:5 à 55:7). Perturber cet équilibre, c’est perturber la création.
• Khalifa : La responsabilité des humains dans le triangle : Dieu, Création, Homme. Tous les humains sont protecteurs de la Création, donc khalifa (Coran 6:165). Ce n’est pas un titre qui revient à un seul gouverneur-législateur. Cette responsabilité incombe à tous les humains (Coran 33:72). Ils sont les gardiens de la Création et de l’ordre naturel ; jardinier de la Création, comme disait récemment le sociologue Michel Maxime Egger. Il s’agit d’une responsabilité bien plus que d’un droit.
En Orient, la tendance est axée sur le normatif et la théorie plutôt que sur la philosophie et la pratique comme nous venons de le décrire ci-dessus. Des représentants seraient entre autres Moustafa Abou Souwwi et Adnan Sadiq Dahir en Palestine, Mohamed Hasim al Gabouri en Irak, ou encore Mohamed Id Mahmoud as-Sahib en Jordanie. Abou Souwwi serait le plus proche de la pensée occidentale, en appliquant également le principe de l’istihklaf (similaire à la khalifa) ainsi que du tashir, le fait que Dieu a procuré aux Hommes tout dont ils ont besoin pour accomplir la khalifa en plus de I’mar, le mandat divin pour cultiver la terre.
La pensée en Orient est donc imprégnée par ce qu’on appelle la jurisprudence de la nature (fiqh al bi’i), contrairement à l’approche de la science coranique de la création (‘ilm al-khalq) en Occident.
Ce sont ensuite des auteurs comme Ibrahim Abdul-Matin, auteur de Green Deen : What islam teaches about protecting the planet (2010), qui ont fait le lien entre cette nouvelle éthique islamique de l’environnement et l’engagement militant en reprenant la tradition prophétique selon laquelle toute la terre serait une mosquée et donc à protéger.
Il fait également référence à Faraz Khan, auteur de Lectures on Islam and Environnement (2010), qui avance les six principes éthiques suivants en faveur de l’écologie islamique : l’Unicité de Dieu et de sa Création (tawhid), les signes de Dieu dans la nature (ayat), l’Homme comme administrateur de la terre (khalifa), la confiance de Dieu placé en l’Homme (amana), la poursuite de la justice en toute chose (‘adl) et l’équilibre de toute la création (mizan).
Dans Signs on the Earth: Islam, Modernity and the Climate Crisis (2019), Fazlun Khalid approfondit ces réflexions à son tour, considérant notamment les quatre éléments suivant de la science coranique de la création (‘ilm al-khalq) :
• Tawhid : l’unicité de Dieu et de toute sa Création, l’Homme en faisant intrinsèquement partie. Tout ce qui existe dans les cieux et sur terre appartient à Dieu, Dieu englobe tout (Coran, 4:126). Tout est interconnecté, en interdépendance et fait partie d’une unité. Nous nous s’inscrivons dans quelque chose qui est bien plus grand que nous.
• Fitra : la nature originelle de la création, l’état naturel de l’Homme en harmonie avec la nature, l’état pure (Coran 30:30). Il y aurait quelque chose en nous qui nous attire naturellement vers le transcendant. Nous voulons savoir quel est le sens profond et premier de l’existence. La réponse à cette question aurait été oubliée par l’Homme.
• Mizan : l’équilibre harmonieux et parfait de toutes les composantes de la création. « Le soleil et la lune (évoluent) selon un calcul (minutieux). Et l’herbe et les arbres se prosternent. Et quant au ciel, Il l’a élevé bien haut. Et Il a établi l’équilibre. » (Coran 55:5 à 55:7). Perturber cet équilibre, c’est perturber la création.
• Khalifa : La responsabilité des humains dans le triangle : Dieu, Création, Homme. Tous les humains sont protecteurs de la Création, donc khalifa (Coran 6:165). Ce n’est pas un titre qui revient à un seul gouverneur-législateur. Cette responsabilité incombe à tous les humains (Coran 33:72). Ils sont les gardiens de la Création et de l’ordre naturel ; jardinier de la Création, comme disait récemment le sociologue Michel Maxime Egger. Il s’agit d’une responsabilité bien plus que d’un droit.
En Orient, la tendance est axée sur le normatif et la théorie plutôt que sur la philosophie et la pratique comme nous venons de le décrire ci-dessus. Des représentants seraient entre autres Moustafa Abou Souwwi et Adnan Sadiq Dahir en Palestine, Mohamed Hasim al Gabouri en Irak, ou encore Mohamed Id Mahmoud as-Sahib en Jordanie. Abou Souwwi serait le plus proche de la pensée occidentale, en appliquant également le principe de l’istihklaf (similaire à la khalifa) ainsi que du tashir, le fait que Dieu a procuré aux Hommes tout dont ils ont besoin pour accomplir la khalifa en plus de I’mar, le mandat divin pour cultiver la terre.
La pensée en Orient est donc imprégnée par ce qu’on appelle la jurisprudence de la nature (fiqh al bi’i), contrairement à l’approche de la science coranique de la création (‘ilm al-khalq) en Occident.
Prendre soin du Coran cosmique
Il m’est important aussi de rajouter un autre axe fondamental pour nourrir ces réflexions. Cet axe concerne toujours le Coran, mais cette fois-ci sur un plan esthétique et affectif.
La nature est omniprésente dans la lecture du Coran. Une grande partie des sourates portent des noms de la nature : la vache, les animaux, le tonnerre, les abeilles, la lumière, les fourmis, l’aube et d’autres.
Lire aussi : Pourquoi la sauvegarde de la biodiversité est un devoir moral
A plusieurs reprises, les animaux et les humains sont traités sur un pied d’égalité : « Nulle bête marche sur terre, nul oiseau volant de ses ailes, qui ne soit comme vous en communauté. Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre. Puis, c’est vers leur Seigneur qu’ils seront ramenés. » (Coran 6:38) Tout n’étant pas écrit dans le Coran, Dieu doit faire référence à un autre livre, nous y reviendrons. La révélation pour les Hommes est une awha, tout comme celle pour les abeilles quand Dieu leur enseigne comment récolter leur nectar. Les étoiles et les arbres se prosternent (Coran 55:6) comme les Hommes et toutes les créatures font des louanges à Dieu, sauf que nous, les Hommes, ne le comprenons pas (Coran 17:44).
La nature est omniprésente dans la lecture du Coran. Une grande partie des sourates portent des noms de la nature : la vache, les animaux, le tonnerre, les abeilles, la lumière, les fourmis, l’aube et d’autres.
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A plusieurs reprises, les animaux et les humains sont traités sur un pied d’égalité : « Nulle bête marche sur terre, nul oiseau volant de ses ailes, qui ne soit comme vous en communauté. Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre. Puis, c’est vers leur Seigneur qu’ils seront ramenés. » (Coran 6:38) Tout n’étant pas écrit dans le Coran, Dieu doit faire référence à un autre livre, nous y reviendrons. La révélation pour les Hommes est une awha, tout comme celle pour les abeilles quand Dieu leur enseigne comment récolter leur nectar. Les étoiles et les arbres se prosternent (Coran 55:6) comme les Hommes et toutes les créatures font des louanges à Dieu, sauf que nous, les Hommes, ne le comprenons pas (Coran 17:44).
Dieu est beau et il aime la beauté, selon une tradition prophétique et le Coran nous rappelle à plusieurs reprise la beauté de la nature : la végétation, les jardins, les montagnes, les fruits et les plantes. « Où que vous vous tourniez, la Face de Dieu (sous une forme théophanique et non anthropomorphique) est là. » (Coran 2:115) J’en déduis une qualité divine attribuée à la nature. C’est peut-être ce qui a amené la Fédération zurichoise des organisations islamiques (VIOZ) à considérer la protection environnementale comme un rite religieux (ibadah) que chaque musulman devrait intégrer dans son quotidien.
Mais cela va encore bien plus loin. Toujours dans le Coran : « Dans l’alternance de la nuit et du jour, et aussi dans tout ce que Dieu a créé dans les cieux et la terre, il y a des signes, certes, pour des gens qui craignent Dieu. » (Coran 10:6) Le mot arabe utilisé pour décrire ces signes dans la nature est ayat, et c’est le même terme qui est utilisé pour désigner les versets écrits du Coran. Rien n’arrive et rien n’existe dans la nature « qui ne soit pas consigné dans un livre explicite » (Coran 6:59).
La nature est donc considérée comme un livre explicite écrit avec des ayat tout comme le Coran. Dieu nous invite à lire ce livre de la nature, à le comprendre, tout comme le Coran. Contempler la nature serait alors comme lire le Coran. Certains penseurs parlent de la nature comme étant le Coran cosmique (takwini) qui se rajoute au Coran écrit (tadwini).
La nature et son observation sont donc sources de la voie islamique (charia) tout comme les sources scripturaires. Une ouverture importante face à la sclérose d’une certaine lecture trop littéraliste.
Quant au Coran écrit, les musulmans ont l’habitude de ne pas le toucher sans ablution, on fait attention où et comment on le pose, on le met à la meilleure et à la plus belle place de la maison. Donnons donc ce même soin au Coran cosmique, à la nature. Jeter un déchet par terre, ça serait comme arracher une page du Coran écrit, gaspiller un repas ou maltraiter un animal serait comme brûler un Coran, donc inadmissible.
Mais cela va encore bien plus loin. Toujours dans le Coran : « Dans l’alternance de la nuit et du jour, et aussi dans tout ce que Dieu a créé dans les cieux et la terre, il y a des signes, certes, pour des gens qui craignent Dieu. » (Coran 10:6) Le mot arabe utilisé pour décrire ces signes dans la nature est ayat, et c’est le même terme qui est utilisé pour désigner les versets écrits du Coran. Rien n’arrive et rien n’existe dans la nature « qui ne soit pas consigné dans un livre explicite » (Coran 6:59).
La nature est donc considérée comme un livre explicite écrit avec des ayat tout comme le Coran. Dieu nous invite à lire ce livre de la nature, à le comprendre, tout comme le Coran. Contempler la nature serait alors comme lire le Coran. Certains penseurs parlent de la nature comme étant le Coran cosmique (takwini) qui se rajoute au Coran écrit (tadwini).
La nature et son observation sont donc sources de la voie islamique (charia) tout comme les sources scripturaires. Une ouverture importante face à la sclérose d’une certaine lecture trop littéraliste.
Quant au Coran écrit, les musulmans ont l’habitude de ne pas le toucher sans ablution, on fait attention où et comment on le pose, on le met à la meilleure et à la plus belle place de la maison. Donnons donc ce même soin au Coran cosmique, à la nature. Jeter un déchet par terre, ça serait comme arracher une page du Coran écrit, gaspiller un repas ou maltraiter un animal serait comme brûler un Coran, donc inadmissible.
Pour une écologie islamique de transformation
Certes, la crise écologique nécessite des réponses politiques et économiques, mais tant que nous n’aurons pas intériorisé l’Unicité de toute la Création, tant que nous n’aurons pas répondu à la question essentielle de notre existence, aussi longtemps nous ne prendrons pas notre responsabilité de protecteur de la nature pour rétablir l’équilibre. Dieu ne change pas le sort d’un peuple avant que ce dernier ne change pas ce qui est en lui-même (Coran 8:53 et 13:11). Nous devons repenser notre relation à la nature et au Vivant, nous devons relire le Coran cosmique. La crise écologique est donc aussi et surtout une crise de la conscience et donc spirituelle.
Tout changement commence par une adhésion affective à la chose avec son propre cœur – « sois le changement que tu veux voir dans le monde », disait Gandhi – c’est la base nécessaire avant de pouvoir s’exprimer avec conviction sous forme intellectuelle, ce qui permet ensuite de passer à la phase de l’action bienfaisante.
Selon un hadith rapporté par Mouslim, « celui d’entre vous qui voit un mal qu’il le change par sa main (action bienfaisante). S’il ne peut pas alors par sa langue (action intellectuelle) et s’il ne peut pas alors avec son cœur (adhésion affective) et ceci est le minimum (et donc le commencement) de la foi ».
En conséquence, nous avons besoin d’une écologie islamique de transformation, une transformation qui doit se faire sur trois niveaux :
• L’individu et sa relation à la nature et donc à soi-même
• L’interprétation intellectuelle de la voie islamique et de ses sources
• La société, la politique et l’économie à travers l’action bienfaisante
N’oublions pas, un dernier enseignement prophétique précise que l’Homme devrait, même en voyant arriver le Jour de la Résurrection, planter une pousse.
(1) Selon Ahmed M. F. Abd-Elsalam, « Umwelt-Dschihad und Öko-Islam » dans Islamische Umwelttheologie, 2020
(2) Lynn Townsend White Jr, The Historical Roots of our Ecological Crisis, 1967
*****
Pascal Gemperli vit dans le Canton de Vaud depuis l’an 2000. D’origine alémanique, il est secrétaire général de l'Union des associations musulmanes (UVAM) qu’il a présidé de 2012 à 2018. Il est porte-parole de la Fédération des Organisations islamiques de Suisse (FOIS) et membre de la Commission consultative du Centre Suisse Islam et Société (CSIS) de l'Université de Fribourg. Pascal Gemperli est aussi médiateur assermenté et membre du Conseil communal de Morges. Pour ae-Centre, il gère des projets de coopération au Maghreb. Première parution du texte sur le blog de l’auteur, hébergé par Le Temps.
Lire aussi :
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Au Moyen-Orient, l’écologie comme un chantier islamo-chrétien majeur
Contre la négligence face au défi climatique, un appel au jihad écologique
Justice écologique, justice sociale et justesse intérieure : les « trois J » de l’écologie musulmane
Pourquoi l'urgence climatique appelle à des efforts massifs dans les années 2020
Tout changement commence par une adhésion affective à la chose avec son propre cœur – « sois le changement que tu veux voir dans le monde », disait Gandhi – c’est la base nécessaire avant de pouvoir s’exprimer avec conviction sous forme intellectuelle, ce qui permet ensuite de passer à la phase de l’action bienfaisante.
Selon un hadith rapporté par Mouslim, « celui d’entre vous qui voit un mal qu’il le change par sa main (action bienfaisante). S’il ne peut pas alors par sa langue (action intellectuelle) et s’il ne peut pas alors avec son cœur (adhésion affective) et ceci est le minimum (et donc le commencement) de la foi ».
En conséquence, nous avons besoin d’une écologie islamique de transformation, une transformation qui doit se faire sur trois niveaux :
• L’individu et sa relation à la nature et donc à soi-même
• L’interprétation intellectuelle de la voie islamique et de ses sources
• La société, la politique et l’économie à travers l’action bienfaisante
N’oublions pas, un dernier enseignement prophétique précise que l’Homme devrait, même en voyant arriver le Jour de la Résurrection, planter une pousse.
(1) Selon Ahmed M. F. Abd-Elsalam, « Umwelt-Dschihad und Öko-Islam » dans Islamische Umwelttheologie, 2020
(2) Lynn Townsend White Jr, The Historical Roots of our Ecological Crisis, 1967
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Pascal Gemperli vit dans le Canton de Vaud depuis l’an 2000. D’origine alémanique, il est secrétaire général de l'Union des associations musulmanes (UVAM) qu’il a présidé de 2012 à 2018. Il est porte-parole de la Fédération des Organisations islamiques de Suisse (FOIS) et membre de la Commission consultative du Centre Suisse Islam et Société (CSIS) de l'Université de Fribourg. Pascal Gemperli est aussi médiateur assermenté et membre du Conseil communal de Morges. Pour ae-Centre, il gère des projets de coopération au Maghreb. Première parution du texte sur le blog de l’auteur, hébergé par Le Temps.
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