Dans la formule de la basmala (Au nom de Dieu) comme dans Al-Hamdulillah (Louange à Dieu), Dieu est nommé « Allah » par le Coran. Mais le mot existe en arabe avant l'islam. Il renvoie à l'idée de la divinité source d'énergie initiale, ilah. Celle qui pourvoit l'énergie initiale, l'énergie qui donne vie, qui crée.
Dans l’attestation de foi, la chahada (Kalmat Chadahat) le credo fondateur de l'islam, le musulman nie l'existence de tout ilah dans un premier temps. Puis, dans un mouvement de reflux, il affirme l'existence de l'unique ilah qui est LE ilah par excellence : Al + ilah. Combinaison en forme diphtongue de la lettre L, qui donne « Allah ».
Mais il fut un temps, dans les années 1980 où le musulman francophone était moqué ou invectivé quand il disait Dieu au lieu d’Allah. On vous coupait la parole pour préciser qu'il n'y a pas de Dieu dans le Coran, que Dieu émane de Zeus comme Mahomet dérive de Muthamam pour moquer le Prophète.
Dans l’attestation de foi, la chahada (Kalmat Chadahat) le credo fondateur de l'islam, le musulman nie l'existence de tout ilah dans un premier temps. Puis, dans un mouvement de reflux, il affirme l'existence de l'unique ilah qui est LE ilah par excellence : Al + ilah. Combinaison en forme diphtongue de la lettre L, qui donne « Allah ».
Mais il fut un temps, dans les années 1980 où le musulman francophone était moqué ou invectivé quand il disait Dieu au lieu d’Allah. On vous coupait la parole pour préciser qu'il n'y a pas de Dieu dans le Coran, que Dieu émane de Zeus comme Mahomet dérive de Muthamam pour moquer le Prophète.
On ne négocie pas sur le Tawhid, l'unicité absolue de Dieu
J'ai grandi entre musulmans et chrétiens. J'ai vu les témoins de Jéhovah en campagne pour Yahvé, pour Jéhovah. J'étais loin d'imaginer que, dans le Coran aussi, l'on pouvait humaniser Dieu au point de Lui trouver un nom propre et des noms communs qui seraient Ses attributs (secondaires ?).
Je pense que Dieu n'a pas besoin de nom propre. Ça serait une entorse au Tawhid. On ne négocie pas sur le Tawhid, l'unicité absolue de Dieu, Son authenticité en toute chose. Parler d'un « Dieu de la Bible » qui serait le Dieu de Jésus (paix et salut sur lui) et un « Allah du Coran » crée une entaille dans le concept de Tawhid. La foi islamique, par nature, est radicale sur un Dieu unique pour tous, croyants et non-croyant. C'est la philosophie de la Kalmat Chahadat, c'est la philosophie de Bismillah.
Dans la première révélation coranique, « Lis au nom du Seigneur…. » (Sourate 96), Allah n'est pas la première évocation de Dieu. C'est l'attribut de Rabb qui intervient ici ; nous y reviendrons en détail. Dans le premier verset de la sourate Al-Fatiha, Allah est le premier nom de Dieu comme référence dont la force sémantique dans la construction. La primauté de « Allah » plaide pour le « nom propre de Dieu ».
Je pense que Dieu n'a pas besoin de nom propre. Ça serait une entorse au Tawhid. On ne négocie pas sur le Tawhid, l'unicité absolue de Dieu, Son authenticité en toute chose. Parler d'un « Dieu de la Bible » qui serait le Dieu de Jésus (paix et salut sur lui) et un « Allah du Coran » crée une entaille dans le concept de Tawhid. La foi islamique, par nature, est radicale sur un Dieu unique pour tous, croyants et non-croyant. C'est la philosophie de la Kalmat Chahadat, c'est la philosophie de Bismillah.
Dans la première révélation coranique, « Lis au nom du Seigneur…. » (Sourate 96), Allah n'est pas la première évocation de Dieu. C'est l'attribut de Rabb qui intervient ici ; nous y reviendrons en détail. Dans le premier verset de la sourate Al-Fatiha, Allah est le premier nom de Dieu comme référence dont la force sémantique dans la construction. La primauté de « Allah » plaide pour le « nom propre de Dieu ».
Allah existe avant l'islam
Allah, dans la Kalmat Chahadat, est un mot anté-islamique. Il est Dieu pour les Arabes chrétiens. Le seul et unique Dieu, Créateur des cieux et de la Terre. Celui qui ne connaît ni masculin, ni féminin ni pluriel, le Créateur incréé vers qui Jésus a appelé à se tourner comme Muhammad, Moïse, Abraham et tant d'autre nobles envoyés de Dieu à l'humanité ; que Sa paix et Sa miséricorde les comblent.
Cet absolu du Tawhid, dans la composition du mot « Allah », parle au musulman arabophone mais pas au musulman francophone. Convoquer cette nuance linguistique ne peut que semer le doute. Or, en soi, le Tawhid a beau être essentiel dans le dogme musulman, la notion reste difficile à exprimer en français. On sombre dans des superlatifs absolus dont la répétition finit par excéder.
Mais l'unicité du Tawhid n'est pas une unicité algébrique. Le 1 algébrique est suivi du 2 et précédé du 0. Le 1 du Tawhid n'a ni prédécesseur ni successeur ! C'est un 1 absolu qui, dans une opération algébrique, agit parfois comme un infini. Ce concept de Tawhid est présent dans l'évocation de tous les attributs de Dieu. Dieu n'est pas Rahman, Il est Al-Rahman, nuance linguistique qui est essentielle en arabe mais qui nous paraît secondaire quand nous disons que Dieu est Miséricorde.
Qu'il dise « Diós » en espagnol, « God » en anglais, « Khudâwand » en perse, « Manhti » en bambara ou « Dieu » en français, le musulman sait qu'il s'agit d'Allah, l'unique créateur du Ciel et de la Terre ainsi que de tout ce qui se trouve entre les deux. La Sourate Al-Fatiha, comme la Kalmat Chahadat, annoncent Allah, l'une et l'autre nous sont enseignés par le Prophète de l'islam, qui ne parlait qu'une langue.
Lorsque des tribus perses se convertissent à l'islam, elles souhaitent comprendre les paroles de la prière. Le Prophète autorise la traduction de la sourate Al-Fatiha par son compagnon Salman Al-Farisi, qui avait des références culturelles en Perse.
Cet absolu du Tawhid, dans la composition du mot « Allah », parle au musulman arabophone mais pas au musulman francophone. Convoquer cette nuance linguistique ne peut que semer le doute. Or, en soi, le Tawhid a beau être essentiel dans le dogme musulman, la notion reste difficile à exprimer en français. On sombre dans des superlatifs absolus dont la répétition finit par excéder.
Mais l'unicité du Tawhid n'est pas une unicité algébrique. Le 1 algébrique est suivi du 2 et précédé du 0. Le 1 du Tawhid n'a ni prédécesseur ni successeur ! C'est un 1 absolu qui, dans une opération algébrique, agit parfois comme un infini. Ce concept de Tawhid est présent dans l'évocation de tous les attributs de Dieu. Dieu n'est pas Rahman, Il est Al-Rahman, nuance linguistique qui est essentielle en arabe mais qui nous paraît secondaire quand nous disons que Dieu est Miséricorde.
Qu'il dise « Diós » en espagnol, « God » en anglais, « Khudâwand » en perse, « Manhti » en bambara ou « Dieu » en français, le musulman sait qu'il s'agit d'Allah, l'unique créateur du Ciel et de la Terre ainsi que de tout ce qui se trouve entre les deux. La Sourate Al-Fatiha, comme la Kalmat Chahadat, annoncent Allah, l'une et l'autre nous sont enseignés par le Prophète de l'islam, qui ne parlait qu'une langue.
Lorsque des tribus perses se convertissent à l'islam, elles souhaitent comprendre les paroles de la prière. Le Prophète autorise la traduction de la sourate Al-Fatiha par son compagnon Salman Al-Farisi, qui avait des références culturelles en Perse.
Parler de l'islam en français est une nécessité de survie intellectuelle pour le musulman en France
Dans son engagement à parler de l'islam en français, le Professeur Hamidullah aimait raconter cette anecdote originale qui semble inconnue des sources classiques. Il la découvre au cours de ses travaux sur le grand juriste Sarakhsi (1009- 1096). Le fait est signalé dans des sources indiennes comme le Nihayat al-Hidaya édité à Delhi en 1915 par Tâj ach-Chari’ah.
Dans cette traduction du premier verset de la Fatiha, Allah est rendu par « Khudâwand ». L’illustre compagnon du Prophète savait ce qu’il faisait. Comme beaucoup de musulmans de notre époque, Salman n’était pas Arabe. Il était musulman par conviction, pas pour promouvoir la culture arabe.
Parler de l'islam en français est une nécessité de survie intellectuelle pour le musulman en France. La confusion entre cours d'arabe et cours d'instruction islamique est source de confusion. L'arabe est la langue historique inaliénable pour accéder au Coran. Mais moins de 20 % des musulmans vivent dans le monde arabe. Une sagesse est à trouver loin de la polémique entre Allah et Dieu.
La louange est à Dieu, que Sa paix et Sa miséricorde noient notre maître Muhammad, sa famille, ainsi que ses nobles compagnons. Que cette période nous apporte paix, amour et ouverture des cœurs à tous. Qu'il en soit ainsi selon la volonté du Très Haut ! Amine.
Lire aussi :
Alhamdulillah, louange à Dieu : comment cette accroche du Coran donne matière à réfléchir
Par-delà Al-Fatiha : Tout commence par bismillah, au nom de Dieu
Les modes de révélation du Coran expliqués
Pourquoi la sourate Al-Fatiha est appelée « les sept répétés »
Al-Fatiha, dans les secrets de la sourate la plus populaire du Coran
Dans cette traduction du premier verset de la Fatiha, Allah est rendu par « Khudâwand ». L’illustre compagnon du Prophète savait ce qu’il faisait. Comme beaucoup de musulmans de notre époque, Salman n’était pas Arabe. Il était musulman par conviction, pas pour promouvoir la culture arabe.
Parler de l'islam en français est une nécessité de survie intellectuelle pour le musulman en France. La confusion entre cours d'arabe et cours d'instruction islamique est source de confusion. L'arabe est la langue historique inaliénable pour accéder au Coran. Mais moins de 20 % des musulmans vivent dans le monde arabe. Une sagesse est à trouver loin de la polémique entre Allah et Dieu.
La louange est à Dieu, que Sa paix et Sa miséricorde noient notre maître Muhammad, sa famille, ainsi que ses nobles compagnons. Que cette période nous apporte paix, amour et ouverture des cœurs à tous. Qu'il en soit ainsi selon la volonté du Très Haut ! Amine.
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