(COPYRIGHT_DARMOTIONPICTURES_PHANTOMFILMS)
Kali, petite fille de 10 ans, a rendez-vous avec son père ce samedi pour aller à une séance de cinéma à 17 heures. Elle laisse sa mère à la maison, Shalini, une femme dépressive de n'être pas heureuse de son ménage avec son nouvel époux Shoumik, un commissaire de police froid et rigide, détenteur de la loi et dont on verra les méthodes d'enquête bien expéditives.
Rahul, le père de Kali, lui, est acteur « dans ses rêves » : n'ayant encore jamais tourné une seule scène, il court d'un casting à un autre. Justement, il rejoint Chaitanya, son ami directeur de casting, presque aussi loser que lui, pour récupérer un texte à répéter pour sa prochaine audition. Comme à son habitude, Rahul laisse sa fille dans la voiture, le temps d'aller à son rendez-vous : « Attends-moi quelques minutes, j'arrive ! » Sauf qu'il ne la reverra plus. Kali a été enlevée.
Le réalisateur Anurag Kashyap prend pour fil les rebondissements de l'enquête policière menée par Shoumik, doublement impliqué dans la hargne à retrouver Kali du fait qu'il est à la fois beau-père et chef de police, pour traiter une multitude de thèmes qui traversent l'Inde d'aujourd'hui : le kidnapping des enfants, les méthodes musclées de la police indienne (torture, baston pour soutirer les aveux), petite frappe incarnée par le frère de Shalini, solitude et conditions de la femme sous la coupe du mari dont la violence physique au travail se mue en violence psychologique au domicile, mirages de l'industrie bollywoodienne où des milliers d'apprentis acteurs, souvent issus de milieu modeste, pensent atteindre la gloire (et l'argent) en décrochant un rôle dans un film...
Loin des paillettes et du glamour des films Bollywood pur jus, il y a du laid, du crade, de la noirceur de l'âme dans cet « Ugly » d'Anurag Kashyap, un des représentants du nouveau cinéma indien indépendant (mais aussi producteur de films, notamment le très beau The Lunchbox ). Dans un rythme haletant, le réalisateur balade les spectateurs d'un suspect à un autre, enchevêtrant à merveille suspense efficace, réalités sociales et intériorités psychologiques. Qui a kidnappé la petite Kali ? Qui tire les ficelles ? L'appât du gain facile fait se dévoiler chacun des personnages : la mère, le père, le frère, l'ami, l'amie... Qui souffre le plus ? L'Inde, qui devrait se positionner au 3e rang des économies les plus riches du monde en 2050, est ici décrite au prisme de la ville de Bombay, à la fois pauvre et opulente, poisseuse et lumineuse, en un tableau lacéré au vitriol, teinté d'humour noir et de réalisme criant sur la condition humaine.
Rahul, le père de Kali, lui, est acteur « dans ses rêves » : n'ayant encore jamais tourné une seule scène, il court d'un casting à un autre. Justement, il rejoint Chaitanya, son ami directeur de casting, presque aussi loser que lui, pour récupérer un texte à répéter pour sa prochaine audition. Comme à son habitude, Rahul laisse sa fille dans la voiture, le temps d'aller à son rendez-vous : « Attends-moi quelques minutes, j'arrive ! » Sauf qu'il ne la reverra plus. Kali a été enlevée.
Le réalisateur Anurag Kashyap prend pour fil les rebondissements de l'enquête policière menée par Shoumik, doublement impliqué dans la hargne à retrouver Kali du fait qu'il est à la fois beau-père et chef de police, pour traiter une multitude de thèmes qui traversent l'Inde d'aujourd'hui : le kidnapping des enfants, les méthodes musclées de la police indienne (torture, baston pour soutirer les aveux), petite frappe incarnée par le frère de Shalini, solitude et conditions de la femme sous la coupe du mari dont la violence physique au travail se mue en violence psychologique au domicile, mirages de l'industrie bollywoodienne où des milliers d'apprentis acteurs, souvent issus de milieu modeste, pensent atteindre la gloire (et l'argent) en décrochant un rôle dans un film...
Loin des paillettes et du glamour des films Bollywood pur jus, il y a du laid, du crade, de la noirceur de l'âme dans cet « Ugly » d'Anurag Kashyap, un des représentants du nouveau cinéma indien indépendant (mais aussi producteur de films, notamment le très beau The Lunchbox ). Dans un rythme haletant, le réalisateur balade les spectateurs d'un suspect à un autre, enchevêtrant à merveille suspense efficace, réalités sociales et intériorités psychologiques. Qui a kidnappé la petite Kali ? Qui tire les ficelles ? L'appât du gain facile fait se dévoiler chacun des personnages : la mère, le père, le frère, l'ami, l'amie... Qui souffre le plus ? L'Inde, qui devrait se positionner au 3e rang des économies les plus riches du monde en 2050, est ici décrite au prisme de la ville de Bombay, à la fois pauvre et opulente, poisseuse et lumineuse, en un tableau lacéré au vitriol, teinté d'humour noir et de réalisme criant sur la condition humaine.
Ugly, thriller de Anurag Kashyap (Inde, 2 h 06)
Avec Ronit Roy, Tejaswini Kolhapure, Rahul Bhat...
Quinzaine des réalisateurs Cannes 2013, Prix du Jury du Festival du film asiatique de Deauville 2014.
En salles le 28 mai 2014.
Avec Ronit Roy, Tejaswini Kolhapure, Rahul Bhat...
Quinzaine des réalisateurs Cannes 2013, Prix du Jury du Festival du film asiatique de Deauville 2014.
En salles le 28 mai 2014.