Aujourd’hui alors que le sujet du foulard ou voile islamique déchaîne les passions et fausse complètement le débat sur la place de l’Islam et des musulmans en France et sur leurs droits cultuels les plus élémentaires en tant que croyants et citoyens de ce pays, il me semble très important de rappeler avec force que les lois de la République nous garantissent ces droits.
J'aimerais parler de la pratique d’un pilier principal de l’Islam et dont la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, selon ma compréhension, nous assure la liberté d’exercice dans les lieux publics. Il s’agit tout simplement de pouvoir faire ses prières obligatoires (deuxième pilier de l’Islam) dans des établissements publics en toute transparence et quiétude.
Je rappelle, avant toute chose, les deux premiers articles de la loi 1905 :
Article 1
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
Article 2
La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes.
Pourront toutefois être inscrites aux dits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.
Voilà la grande laïcité dont on peut être fier en France. Le texte est très clair. Quand un musulman ou une musulmane, comme tout autre croyant d’ailleurs, se trouve à son lycée, à son université, à l’hôpital ou dans un autre établissement public, la République lui accorde le respect de sa croyance et lui permet d’exercer librement son culte.
Nous n’avons plus à nous cacher pour faire nos prières comme si c’était un acte répréhensible, si jamais nous osons les faire quand nous sommes en dehors de chez nous. Il est de notre droit le plus simple de pouvoir prier en toute liberté, dans de bonnes conditions et sans aucune crainte. La République prendra même en charge les dépenses relatives à des salles qui pourront être aménagées dans ce but.
C’est ça la liberté de conscience que nous assure notre République et c’est ça la liberté de culte qu’elle nous garantit. A nous les citoyens de confession musulmane, avec toutes les bonnes volontés, de nous battre par le dialogue et les moyens légaux pour que l’esprit d’ouverture, de respect et de tolérance de la loi de 1905 soit vraiment respecté et que la liberté de culte ne soit pas bafouée.
Mais peut-être va-t-on considérer la prière comme un signe ostensible ou ostentatoire de la religion musulmane et donc interdit, pas seulement à l’école mais à tous les lieux publics !?