L’annonce par le Conseil français du culte musulman (CFCM) de la création prochaine d'un Conseil national des imams (CNI) provoque une franche hostilité parmi de nombreux responsables religieux en France, au point de provoquer, entre autres réactions, la démission de Mohamed Bajrafil de sa charge d’imam. C’est au tour du Conseil des mosquées du Rhône (CMR) de se prononcer contre cette initiative.
« Lors de son discours aux Mureaux, le président de la République a affirmé qu’une réforme du CFCM était nécessaire pour assumer ses responsabilités et s'acquitter de ses missions. Cette annonce laissait espérer une réflexion poussée aboutissant à une réorganisation du CFCM et à une réévaluation des structures qui le compose. Malheureusement, nos espoirs se sont écroulés le 4 novembre dernier lorsque nous avons appris, contre toute attente et à la surprise générale, la création d’un Conseil national des imams », a déclaré, jeudi 26 novembre, son président Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon et opposant de longue date au CFCM.
Cette décision, « prise dans la précipitation par les présidents des fédérations musulmanes, nous rappelle curieusement les méthodes utilisées et surtout les erreurs commises en 2003 lors de la création du CFCM et sa réforme en 2013, et dont nous payons aujourd'hui très chèrement les conséquences », indique l’instance, pour qui la création du CNI ne fera « que renforcer le désintérêt que les musulmans de France cultivent depuis 2003 à l’égard d’une structure (le CFCM) imposée par le haut et qui ne dispose d’aucune légitimité ni d’aucun mandat de la base ».
« Lors de son discours aux Mureaux, le président de la République a affirmé qu’une réforme du CFCM était nécessaire pour assumer ses responsabilités et s'acquitter de ses missions. Cette annonce laissait espérer une réflexion poussée aboutissant à une réorganisation du CFCM et à une réévaluation des structures qui le compose. Malheureusement, nos espoirs se sont écroulés le 4 novembre dernier lorsque nous avons appris, contre toute attente et à la surprise générale, la création d’un Conseil national des imams », a déclaré, jeudi 26 novembre, son président Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon et opposant de longue date au CFCM.
Cette décision, « prise dans la précipitation par les présidents des fédérations musulmanes, nous rappelle curieusement les méthodes utilisées et surtout les erreurs commises en 2003 lors de la création du CFCM et sa réforme en 2013, et dont nous payons aujourd'hui très chèrement les conséquences », indique l’instance, pour qui la création du CNI ne fera « que renforcer le désintérêt que les musulmans de France cultivent depuis 2003 à l’égard d’une structure (le CFCM) imposée par le haut et qui ne dispose d’aucune légitimité ni d’aucun mandat de la base ».
Un appel à « une véritable évolution des consciences et des mentalités »
Le CMR, « très dubitatif » quant à la mise en place du CNI, « émet des réserves sérieuses quant à son efficacité, sa pérennité, sa dépendance vis-à-vis des pays étrangers et l’adhésion de la base à ce projet qui nécessite beaucoup de temps et de concertation ». L’organe, qui a lui-même créé en 2018 le Conseil théologique des imams du Rhône (CTIR), rappelle qu’une organisation de l’islam au niveau des départements « serait plus à même d’apporter des réponses appropriées et durables aux défis d'aujourd'hui et aux attentes du président de la République ».
« C’est pourquoi, le CMR appelle à une véritable évolution des consciences et des mentalités, qui consiste à faire de la représentation du culte musulman, une organisation claire, démocratique, débarrassée de toute ingérence et qui œuvre au seul service de la communauté musulmane », conclut le CMR.
Lire aussi :
Pourquoi Mohamed Bajrafil décide d'abandonner sa charge d'imam
Face à Macron, le CFCM acte la création d'un Conseil national des imams, ce qu'on sait de cette structure
Depuis la Grande Mosquée de Paris, une nouvelle fronde contre le CFCM s'organise
« C’est pourquoi, le CMR appelle à une véritable évolution des consciences et des mentalités, qui consiste à faire de la représentation du culte musulman, une organisation claire, démocratique, débarrassée de toute ingérence et qui œuvre au seul service de la communauté musulmane », conclut le CMR.
Lire aussi :
Pourquoi Mohamed Bajrafil décide d'abandonner sa charge d'imam
Face à Macron, le CFCM acte la création d'un Conseil national des imams, ce qu'on sait de cette structure
Depuis la Grande Mosquée de Paris, une nouvelle fronde contre le CFCM s'organise